Le Haut-Commissariat à la Réconciliation et au Renforcement de l’Unité Nationale (HCRRUN), afin de présenter aux professionnels des médias le bilan provisoire de la première partie de la prise en charge psycho-médicale et indemnisation des victimes vulnérables, a organisé une conférence de presse ce 16 février. Cette rencontre a non seulement permis d’avoir des détails sur la poursuite de l’opération d’indemnisation mais aussi de découvrir le nouveau siège de l’institution. Mais au-delà, l’on retient le changement de stratégie par le HCRRUN. Explication.
Démarrant les échanges par une allocution, la présidente de l’institution, madame Awa Nana-Daboya a présenté le bilan à mi-parcours des activités de l’institution depuis le lancement de la phase d’indemnisation. «L’opération menée dans le cadre de cette prise en charge a permis de satisfaire 67 victimes sur les 137 identifiées à partir de la base de données léguées par la CVJR » a-t-elle annoncé.
Pour la présidente de l’institution, l’objectif était de satisfaire la totalité des victimes de la première vague mais, « l’état de vulnérabilité très prononcée de certaines victimes constituées de pathologies importantes nécessitait une attention particulière et soutenue ». Ainsi donc le HCRRUN a dû revisiter sa stratégie première afin de l’adapter aux réalités du terrain.
Par ailleurs elle a annoncé les nouvelles perspectives et stratégie de prise en charge dans lesquels le HCRRUN va s’engager. Awa Nana-Daboya a annoncée qu’après les victimes de la première phase, et contrairement à ce qui était prévu, les autres victimes vulnérables seraient prises en charge à la suite de l’opération en cours. Il s’agit de 159 personnes pour la période 1958-1989 et 250 personnes pour la période 1990-2004.
En ce qui concerne la prise en charge médicale assurée par les médecins de AIMES-AFRIQUE, le docteur Michel Kodom, président de l’association a fait un état des lieux des activités déjà menées. Huit spécialités à savoir la psychologie, la chirurgie générale, l’ophtalmologie, la stomatologie, la neurologie, l’urologie, la gynécologie et la médecine interne sont retenues pour œuvrer à la réparation médicale et psychologique des personnes enregistrées.
Côté finances, Eva Kudzo Ametonou président du Comité de Gestion du Fonds Spécial d’Indemnisation (CGFSI) a annoncé que pour cette année 2018, le Budget du programme de réparation s’élèvera à près de 5 milliards FCFA.
Pierrette l’une des victimes présente durant la rencontre a exprimé sa satisfaction par rapport à sa prise en charge effectué par le HCRRUN et souhaité « que toutes les autres victimes puissent trouver gain de cause et qu’enfin elles pardonnent ».
Outre les échanges avec la presse, la rencontre s’est clôturée par la présentation des nouveaux locaux du HCRRUN et de son institution sœur du Médiateur de la République. Ce bâtiment mis à leur disposition par l’Etat togolais devra leur permettre d’œuvrer en toute sérénité au processus de réconciliation et au renforcement de l’unité nationale.
Clément Gado