Le Togo a depuis dimanche, un gouvernement de 23 ministres dont 4 femmes. La majorité de l’équipe vient du parti au pouvoir ; un gouvernement réduit par rapport au précédent. Une compression faite au détriment de certains portefeuilles, mieux de certains engagements sociopolitiques…

D’abord, le nouveau gouvernement laisse sur le carreau la représentativité féminine. Quatre femmes pour la nouvelle formation contre sept pour la précédente. La parité n’est donc pas au gouvernement. Selon certains commentateurs, elle a été initiée pour le parlement, pas pour l’exécutif. Les femmes de caractères et compétentes, il y en aurait très peu au Togo, du moins, Klassou a eu un penchant pour la virilité de son gouvernement ! La partie, elle ne sera pas une partie de femme, peut-on conclure sur ce point.

Klassou Sélom, Premier Ministre
Klassou Sélom, Premier Ministre

A aussi disparu, le ministère des Droits de l’Homme. Chose curieuse, le HCDH-Togo venait de fermer ses bureaux. Mais, il ne faut pas perdre de vu, que la mission pourrait être dévolue au HCRUN, le Haut Commissariat à la Réconciliation et à l’Unité nationale.

Ensuite, il y a eu la confirmation pour les plus fidèles. On l’a beau critiqué et détesté, son patron l’aime. Mieux il conforte sa position. Comme un bon élève, Adji Otthèt Ayassor passe ministre d’Etat, et cumule la planification avec l’économie et les finances. Les hommes de principes sont aussi à la table. C’est Payadowa Boukpessi qui sera chargé de gérer l’intérieur, de quadriller le territoire, et mieux faire face aux sauts d’humeurs ; pendant que de l’autre côté, un autre proche, Gilbert Bawara devra tenter de colmater la fuite des revendications intempestives dans la fonction publique. Certains ont réclamé plus d’implication du président de la République dans le sport pour mettre de l’ordre dans la maison. Il n’est pas trop loin… En mettant Guy Madjé Lorenzo à la tête du département, Faure Gnassingbé y a mis ses oreilles, ses yeux et ses mains. Monsieur Lorenzo qu’on dit proche du chef de l’Etat a aussi en charge la communication, la culture,la formation civique…

En politique, ce qui compte, c’est la fidélité à son mentor. Ably Bidamon en est un exemple dans ce gouvernement, aux côté d’autres comme Ayassor, Bawara, ou encore Lorenzo.

Il y a enfin dans l’équipe Klassou, une place pour les alliés. La CPP a gardé sa place, avec Nicoué Broohm et l’UFC tient sa part du gâteau avec l’environnement aux mains de Johnson André. L’accord des braves n’est pas aussi caduc que ça. Dans la soirée, au 20h de la TVT, l’UFC aura même son bonus, Elliot Ohin vient compléter la liste, avec un nouveau décret. Il est nommé ministre auprès du premier ministre. On en saura pas plus sur le contenu de son portefeuille ; tout comme Silly Kpabré nommé auprès du président de la République.

Mais le gouvernement Klassou, c’est aussi les insolites. Quand le secrétaire Général de la présidence a réapparu aux 20h, avec quelques écorchures des noms, après avoir donné le gouvernement plus tôt dans la journée, il était clair qu’il y avait du nouveau ! Le ministère de l’Administration territoriale, lâche le dialogue social ; la santé est dopée avec la protection sociale ; des réaménagements à l’intervalle de quelques heures après la publication du premier jet du gouvernement. Elliot Ohin qui viendra compléter la liste comme un oublié repêché de justesse…

L’équipe Klassou reste, de part sa composition, un des gouvernements qui ne fera pas l’unanimité, du moins pour ceux qui ne sont pas dans le secret du chef. Mais s’il reçoit l’aval du parlement acquis à la cause du pouvoir, c’est déjà ça l’essentiel pour conduire les affaire !