Sur la table du parlement ghanéen depuis 2021, la loi criminalisant les pratiques homosexuelles est de nouveau examinée depuis le 5 juillet. Les débats portent sur les nombreux amendements apportés au projet de loi.
Plus de 200 amendements ont été apportés à la loi, soulignent les médias locaux. Le nouveau texte présenté par la commission des lois est le fruit d’une large concertation et d’auditions publiques. Fait majeur, la modification du titre de la loi qui devient « loi sur la promotion des droits sexuels et des valeurs familiales ».
Cependant, le texte n’a pas perdu de son essence. Il criminalise les pratiques sexuelles entre personnes de même sexe.
Selon une enquête Afrobarometer en 2014, 90% des Ghanéens soutenaient la criminalisation de l’homosexualité.
Lors des débats mercredi, des députés ont considéré que l’homosexualité est une folie. Ils ont notamment jugé anormal la volonté des membres de la communauté LGBT+ à vouloir adopter des enfants. « Qui devrait faire des enfants pour que vous les adopter », a particulièrement évoqué le député Muntaka Moubarak. D’autres comme le député Sam George est allé loin en évoquant le livre de Lévitique dans la bible et a appelé à adopter le texte.
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Pour les défenseurs du projet de loi, le texte est contraire à la constitution ghanéenne qui garantit le traitement des personnes, sans référence à leur orientation sexuelle.
Cependant, en clôturant la séance de mercredi, lorsque le président du parlement a demandé aux députés rejetant le texte de se lever, c’est un bourdonnement de rire qui a secoué la plénière. Aucun député n’a donc désapprouvé publiquement le texte.