Un graffiti pour la liberté d'expression
Un graffiti pour la liberté d’expression

Le vendredi 16 juin 2017, des commandos cagoulés et équipés d’armes blanches ont perpétré une attaque coordonnée inédite et brutale contre plusieurs rédactions à Libreville, capitale du Gabon. Il s’agit des quatre chaînes de télévisions et radios (Kanal7, TV+, Gabon Télévision et Africa N°1). Agressés, menacés, les journalistes des rédactions ont été forcés de diffuser des messages politiques sur leurs ondes.

Les hommes cagoulés ont réclamé la diffusion en boucle d’un message enregistré de Roland Désiré Aba’aMinko, ancien candidat à l’élection présidentielle du 27 août 2016, qui s’était désisté deux jours avant le scrutin pour se rallier à la candidature de Jean Ping. Dans le message en question, l’homme menaçait de faire exploser des bombes placées dans des lieux de pouvoir, dans le cas où Ali Bongo, président du Gabon, ne se retirerait pas dans les 72h au profit de Jean Ping.

Le message a finalement été diffusé uniquement sur TV+, la radio Africa N°1 n’avait pas les moyens techniques de lire la vidéo, les assaillants n’ont pas pu entrer dans les locaux de Kanal7 qui étaient fermés et à l’intérieur de la chaîne publique, Gabon Télévision, ils en sont rapidement repartis à l’arrivée des forces de sécurité.

Reporters sans frontières (RSF) condamne avec la plus grande énergie ces attaques intolérables et inédites sur les médias gabonais, déclare Cléa Kahn-Sriber, responsable du bureau Afrique. L’organisation se réjouit de l’ouverture d’une enquête et espère que toute la lumière sera faite sur les responsabilités des assaillants, sans pour autant entraver la liberté d’expression et d’information dans le pays.