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Lancement symbolique des travaux du programme WACA par le Premier ministre du Togo, Victoire Dogbé. Photo: Communes Lacs1

La protection d’environ 10 kilomètres de la côte Togo-Bénin. Voilà l’objet des travaux lancés jeudi à Aného dans le cadre du programme de gestion du littoral ouest-africain (WACA). Avec ce programme, le Togo espère protéger au moins 90% de sa côte.

« Le projet WACA est pour nous un geste de réconciliation, de paix parce que la mer qui, était notre alliée, est devenue notre ennemie à cause de sa furie », a déclaré Me Coffi Alexis Aquéréburu, Maire de la Communes Lacs1 dont les bureaux sont à quelques mètres de la côte, sous la menace de l’érosion côtière.

Les travaux de la protection des côtes lancés en présence du Premier ministre togolais, Victoire Dogbé constituent un espoir capital pour les populations côtières. Les préfectures Lacs, Vo, Yoto et Bas-Mono seront les bénéficiaires des travaux du côté du Togo. Il s’agira de réaliser des épis et brise lame pour empêcher l’avancée de la mer. « Ce sont des ouvrages en enrochement. Cela se fait avec des engins terrestres à partir de la terre ferme et les engins progressent vers la mer pour réaliser les épis. Il y aura également un rechargement sédimentaire. Le sable qui sera prélevé en mer sera injecté au niveau des cellules des épis. Cela va bien sûr freiner le phénomène d’érosion ;  au moins nous serons protégés pour les 20 prochaines », a expliqué Christian Esser, Chef mission chargé des travaux.

42 milliards de Francs CFA sont mobilisés dans le cas de ces travaux. Le principal bailleur, la Banque mondiale a appelé au respect des travaux, tout en garantissant le dédommagement et la relocalisation des populations qu’ils impacteraient.

Au Bénin, ces travaux vont aussi améliorer le quotidien des populations côtières. L’érosion côtière a coûté au pays 117 millions de dollars US en 2016 ; 213 millions de dollars de pertes pour le Togo. De quoi amener le ministre béninois chargé du développement durable, José Tonato à se réjouir du lancement des travaux à Lomé. Le ministre Tanato a lui aussi appelé à la mobilisation pour réaliser les travaux dans les délais. Du côté du Togo, c’est le même appel pour une union sacrée autour du défi de l’érosion côtière. Les travaux devront s’achever fin 2023.  « Pour les autorités togolaises, un engagement ferme est pris à travers la feuille de route gouvernementale de protéger un minimum 90% de la côte togolaise d’ici 2025 », a rappelé le ministre togolais de l’environnement, Katari Foli-Bazi.

Justin AMEDE