Le mois de mars se révèle le plus funeste au Togo dans la pandémie du Coronavirus. Avec 102 décès sur une année de pandémie, le mois de mars totalise à lui seul plus de 17% des décès. De quoi susciter des initiatives de sensibilisation partout au Togo.
C’est désormais l’agitation presque dans tous les secteurs. Dimanche, lors d’une intervention de sensibilisation dans l’église des Assemblées de Dieu d’ESTAO, des professionnels de la santé du comité santé de l’église ont appelé les fidèles à redoubler de vigilance.
Le président de l’ordre des pharmaciens, membres de l’église a déclaré : « ça se rapproche de nous ». Professeur Innocent Kpéto faisait allusion à la forte circulation communautaire du virus. Pire, l’apparition du variant anglais « dont la virulence est connue et plus dangereux en terme de pronostic vital » semble compliqué la situation.
Mercredi 17 mars, le Conseil scientifique avait demandé à tous les secteurs du pays de se remobiliser. La sensibilisation du comité santé de cette église locale va dans ce sens.
Le personnel médical de plus en plus épuisé
Face aux fidèles, Professeur Kpéto a insisté sur l’épuisement des soignants. « Nous rentrons dans cette phase où nous connaissons des collègues qui ne dorment plus », a déclaré le pharmacien, membre du Conseil scientifique. Avant d’ajouter que les centres de prise en chargent débordent et qu’il approche, le moment où les soignants devront faire le tri des malades.
Cette situation alarmante ne devrait pas créer de la panique. Le comité santé de l’église des AD de la FATAD, ESTAO a plutôt rassuré les fidèles de la nécessité de continuer par observer les gestes barrières. Aussi, a-t-il appelé les membres à se faire vacciner. « Faites l’effort d’aller vous faire vacciner, tout médicament à des effets, nous évaluons le rapport avantage-risque. Sur ce, nous vous encourageons à vous faire vacciner », a martelé Professeur Innocent Kpéto.
Cette alerte, Docteur Tsolényanou l’a aussi lancé vendredi sur la TVT. Le Secrétaire général du SYNPHOT, syndicat des praticiens hospitaliers du Togo a appelé les populations à aider le personnel soignant de plus en plus éprouvé.
La baisse de la garde
Si le variant anglais est plus dangereux, la baisse de la garde l’est encore plus. Lors de la sensibilisation ce dimanche, Professeur Kpéto a rappelé ce qu’il ne faut pas faire. Baisser les masques lorsqu’on parle, se dire qu’on connaît une personne et donc négliger les mesures de protection, se soustraire du circuit de suivi lorsqu’on est dépisté positif. Ce sont autant de comportement qui mettent en danger la santé individuelle et publique.
« Il n’est pas question de dire qu’on se connaît assez, et qu’on peut relâcher la garde quand on se voit. Nous notons beaucoup de clusters, de nouveaux foyers qui explosent rapidement, une contagiosité plus élevé, contrairement à ce qui s’observait au début de la pandémie », a encore insisté le pharmacien.
Ce virus ne connaît pas de famille, ni d’ami, a conclu Professeur Kpéto, conseiller du comité santé des AD FATAD et membre du Conseil scientifique. Vendredi, le Conseil scientifique a tenu une réunion de crise à la Présidence de la République. De nouvelles directives devront être proposées au gouvernement pour lutter plus efficacement contre la pandémie.
Carlos Tobias
