CEDEAO
Lomé, la capitale togolaise

La volte-face de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) au sujet de la révision constitutionnelle au Togo continue de faire de vagues. Cette fois-ci c’est une partie importante de la société civile qui interpelle l’institution communautaire sur son changement brusque sur cette question délicate.

Front Citoyen TOGO DEBOUT, Grand Mouvement Citoyen, FONDESC, NUBUEKE, ASATEPT, NOVATION INTERNATIONALE, Femmes Pyramide, AJAAH, Solidarité Planétaire, AJECED, ABEJ, AIAPED, ATDH, Mouvement Martin Luther King, Groupement d’Appui à la Gouvernance Locale, Veille Citoyenne Togo et Tournons La Page-TOGO regrettent le fait que la CEDEAO ait changé d’avis sur l’appréciation réelle de la situation politique qui prévaut actuellement au Togo.

« … énième forfaiture »

La CEDEAO n’a pas hésité à annoncer qu’elle y enverra une mission exploratoire  afin d’« entreprendre une évaluation préélectorale conformément aux textes communautaires et ne s’engagera dans aucun autre processus comme indiqué dans un communiqué antérieur, qui a été retiré.» Avant de se dédire vingt-quatre heures après.

Toujours est-il qu’elle a changé de fusil d’épaule, devenant très conciliante avec les autorités togolaises. Une posture qui interroge, suscite beaucoup d’interrogations.

« Les OSC dénoncent la dangereuse volteface de la CEDEAO et exigent l’arrêt de la procédure de renversement du régime constitutionnel », indiquent ces Organisations de la société civile dans un communiqué, ajoutant que « cette volteface dangereuse, dénoncée sans ambages par nos organisations citoyennes et par le peuple togolais, dénote du malaise que suscite au sein de l’institution, cette énième forfaiture d’un pouvoir togolais, coutumier des tripatouillages constitutionnels.»

Recommandations

Et le document de poursuivre : « elle témoigne aussi, de l’incapacité de cette institution à avoir une posture claire sur la question des coups de force institutionnel et constitutionnel tout aussi délétères que les putschs, puisqu’ils désagrègent l’ordre constitutionnel, sapent les fondements de la démocratie et permanent le maintien au pouvoir de régimes autocratiques, comme celui au pouvoir au Togo depuis 57 ans, contre la volonté de son peuple ; de plus, ces coups de force constitutionnels génèrent souvent des situations d’instabilité dans la région ».

Ces OSC demandent à la CEDEAO de peser de tout son poids (si elle en est encore capable), pour :

– l’arrêt de la procédure impopulaire, anticonstitutionnelle, illégale et illégitime de renversement du régime constitutionnel initiée par le pouvoir togolais,

– la réforme urgente du Protocole additionnel A/SP1/12/01 sur la Démocratie et la Bonne,

Gouvernance avec l’adoption de la disposition limitant le nombre de mandats pour le Chef de l’Etat, détenteur du pouvoir exécutif,

– et qu’en 2025, le pouvoir togolais comprenne que l’alternance démocratique au Togo est une nécessité vitale pour le pays et un acte salvateur pour la région.

Kossivi ADJOGBLE