
Avec une flambée d’environ 12,5% conformément aux termes de l’arrêté interministériel en date du 24 mars 2025, publié dans le Journal officiel, les Togolais devront désormais débourser plus qu’avant pour avoir l’électricité dans leurs ménages. Cette revue en hausse des tarifs de la Compagnie énergie électrique du Togo (CEET) suscite une vive désapprobation au sein de la population.
Face à la nouvelle hausse des tarifs de l’électricité, les réactions citoyennes fusent de partout pour désapprouver la flambée. Cette décision du gouvernement togolais intervient dans un contexte déjà marqué par des difficultés sociales. Dans un communiqué publié mercredi 14 mai 2025, la Ligue des Consommateurs du Togo (LCT) déplore une révision à la hausse des prix qui a été effectuée sans aucune consultation préalable des parties prenantes, notamment du ministère en charge des Mines et de l’Énergie, de l’Autorité de réglementation du Secteur de l’électricité (ARSE), ni même de la Compagnie Énergie Électrique du Togo (CEET).
« La Ligue des consommateurs du Togo a appris avec étonnement la publication d’un arrêté interministériel en date du 24 mars 2025, constatant l’augmentation des prix de la consommation électrique ainsi que pour l’éclairage public. Cette décision intervient dans un contexte où le coût de la vie ne cesse d’augmenter, rendant la situation des consommateurs de plus en plus précaire (…). Il est incompréhensible de faire semblant d’ignorer la souffrance des consommateurs à ce niveau. L’augmentation du prix du kWh ne résoudra en rien la problématique de la disponibilité de l’électricité dans le pays. La solution ne réside pas dans le fait de saigner les consommateurs, mais dans la recherche de solutions durables et équitables », peut-on lire dans le communiqué.
La Ligue des consommateurs du Togo s’interroge sur les priorités sociales dans le pays. Elle estime qu’ailleurs, les secteurs de l’eau, de l’électricité et de l’énergie sont perçus comme des services publics essentiels, nécessitant une attention particulière de l’État, plutôt que d’être traités comme des sources de profit au détriment des citoyens.
« Nous appelons le gouvernement à revoir cette situation de manière urgente. Ignorer les préoccupations des consommateurs pourrait engendrer des mouvements sociaux significatifs au sein de la population, ce qui ne ferait qu’amplifier les ressentis des consommateurs déjà éprouvés. La Ligue des consommateurs du Togo reste déterminée à défendre les droits des consommateurs et à œuvrer pour un dialogue constructif avec les autorités compétentes », a martelé le communiqué de la LCT signé par le président, Dr Emmanuel Sogadji.
La société civile n’est pas restée indifférente face à la flambée des tarifs de l’électricité. Interrogée sur cette situation, elle a eu des réactions virulentes. La population togolaise estime faire déjà face à de nombreuses difficultés au quotidien et considère que cette hausse des tarifs de l’électricité ne fait qu’aggraver sa situation.
« On n’a rien au Togo. Même chercher de l’argent et manger, c’est difficile alors qu’on a des enfants à assumer. Payer l’écolage des enfants, c’est difficile, payer le logement et maintenant ils vont augmenter le prix de l’électricité, ils veulent nous tuer ?» se demande Mathieu, conducteur de taxi-moto. « Au Togo, on souffre beaucoup. Cette augmentation des prix de l’électricité ne peut pas marcher, car il est difficile pour tout le monde de joindre les deux bouts. Tous ceux qui sont ici ont leur licence, mais ils sont obligés de faire zémidjan pour manger et prendre soin de leur famille, puisqu’ils n’ont pas de travail. Laissez-nous le prix initial, parce qu’avec ça, c’est déjà difficile, mais on se débrouille pour payer », a-t-il conclu avec un air grave.
Sur place, Yaovi, 40 ans et mécanicien deux roues, réagit avec un visage qui exprime sérieux et déception : « On nous dit qu’on a changé de président il y a quelques jours. Aujourd’hui, on nous dit qu’on a augmenté le prix du kilowattheure. Ceux-là nous veulent quoi au juste », a-t-il interrogé, avant de continuer. « Moi, je suis en route pour la CEET. J’y vais pour régler ma facture. J’irai leur dire ce qu’ils veulent entendre, car nous sommes fatigués », a-t-il expliqué.
Entre désaccord et déception face à la flambée des tarifs de l’électricité, bien de Togolais se disent désabusés et ne cachent plus leur mécontentement vis-à-vis de cette décision qu’ils jugent injuste et malvenue dans le contexte actuel.
















