Nakpa Polo, la présidente en exercice de la Commission nationale des Droits de l’Homme est décédée; ce 16 août 2021, au CHU Sylvanus Olympio de Lomé; des suites d’une courte maladie, a annoncé l’institution.
La Présidente de la Commission nationale des Droits de l’Homme du Togo (CNDH) est décédée d’une courte maladie, a-t-on appris lundi. Depuis son arrivée à la tête de la CNDH en 2019, Nakpa Polo s’est illustrée par la condamnation de tous les actes de violations des droits de l’homme, quels qu’en soient les auteurs.
A sa disparition, la CNDH a salué la mémoire de celle qui a consacré toute sa vie à la cause des droits de l’homme.
« Elle a su redorer le blason de la CNDH qui était en berne », a laissé entendre Isidore Akollor, journaliste défenseur des Droits de l’Homme, Président du Patronat de la Presse Togolaise (PPT) lors d’une émission radio ce mardi.
Avant de prendre la présidence de la CNDH, Nakpa Polo était Ex-Secrétaire d’Etat auprès du ministre de la justice chargé des droits de l’homme et des relations avec les institutions de la République. Elle a été aussi représentante permanente du Togo auprès de l’Office des Nations Unies, de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et des autres organisations internationales à Genève.
Rigueur et abnégation
La nouvelle du décès de la présidente de la CNDH a secoué la famille des défenseurs des droits de l’Homme au Togo. Godwin Etsè, Directeur Exécutif du Centre de documentation et de formation sur les droits de l’Homme (CDFDH) se rappelle d’une femme rigoureuse, méthodique et « décidée à faire sa part ».
« Nous avons vu ce changement avec son arrivée à la CNDH. Nous avons pu voir cette volonté de l’institution d’affirmer son indépendance », témoigne Godwin Etsè. Le directeur exécutif du CDFDH se rappelle de cet engagement que prônait Nakpa Polo. Il en veut pour preuve la position de l’institution sous la direction de feue Nakpa Polo dans l’affaire ‘’cimetière’’ ; ndlr : des présumés malfrats abattus par la GIPN en 2019.
« Une fois au cours d’une audience, elle nous disait : écoutez, moi je prends des initiatives et j’avance », se rappelle Godwin Estè. La désormais feu présidente de la CNDH n’attendait pas se laisser influencer ou se laisser dicter toutes les directives à suivre vis-à-vis des dossiers, fait observer le défenseur des droits de l’Homme.
La plateforme multi-acteurs d’échange et de dialogue de suivi et de la mise en œuvre des recommandations des Nations Unies a vu Nakpa Polo s’investir corps et âme pour sa mise en place, reconnaît Godwin Etsè. « On retient d’elle qu’elle a fait sa modeste contribution, avec la fermeté et la rigueur, malgré le contexte du pays. C’est une grande perte pour la famille des droits de l’Homme », conclut le directeur exécutif du CDFDH.
Nakpa Polo était jusqu’ici la première femme à diriger la CNDH.
Carlos Tobias