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A la dérive ! Le mot est peu fort vis-à-vis de la réalité qu’est devenue la banalisation du sexe dans les communautés. Depuis la prolifération des réseaux sociaux, les togolais découvrent de plus en plus des initiatives qui choquent les sensibilités, du moins pour ce qui est de leur caractère public. Mardi 26 janvier, c’est l’organisation d’une orgie sexuelle qui a fait le tour des réseaux sociaux.

Une affiche et une vidéo ont attiré l’attention des internautes ce mardi au Togo. Un groupe d’individus organisent une orgie sexuelle et en fait la publicité publiquement. Dans la vidéo, une jeune dame se donne à cœur joie à l’invitation du public. Ces faits dénotent d’une banalisation des pratiques sexuelles qui choquent les mœurs. Se faisant, ils tombent sous le coup de loi.

En effet, l’acte pourrait être incriminé à plusieurs niveaux. D’abord, en lien avec l’actualité sanitaire, il est interdit au Togo des regroupements de plus de 15 personnes. Les clubs, night clubs et autres sont officiellement fermés. L’initiative en ce temps d’état d’urgence sanitaire constitue une violation des dispositions légales en vigueurs.

Proxénétisme, attentat contre les mœurs…

Pénalement, une telle pratique annoncée publiquement, sur les réseaux sociaux est punissable. Le code pénal en son article 387 portant sur l’attentat contre les mœurs stipule :

  • Article 387 : Constitue un attentat aux bonnes moeurs l’acte d’immoralité ayant pour but soit la propre satisfaction de celui qui agit, soit la stimulation des passions d’autrui.

D’autres articles prévoient la pénalisation de ces actes. Comme par exemple l’article 394, alinéas 4 :

  • Article 394 : Est punie d’une peine d’emprisonnement de six (06) mois à deux (02) ans et d’une amende de cinq cent mille (500.000) à deux millions (2.000.000) de francs CFA ou de l’une de ces deux peines toute personne qui :

3) diffuse ou fait diffuser publiquement des incitations à des pratiques contraires aux bonnes mœurs par paroles, écrits ou tous autres moyens de communication.

En outre, ces incitations sont aussi du racolage punis par la loi. (Article 397 : Constitue un racolage le fait pour toute personne, par tout moyen y compris par une attitude même passive, de solliciter publiquement autrui en vue de l’inciter à des relations sexuelles en échange d’une rémunération ou d’une promesse de rémunération).

Les initiateurs, complices et les personnes mettant leur locaux à disposition peuvent aussi tomber sous le coup de la loi pour du proxénétisme. (Article 402 : Toute personne coupable de proxénétisme est punie d’une peine de cinq (05) à dix (10) ans de réclusion criminelle et d’une amende de cinq millions (5.000.000) à vingt millions (20.000.000) de francs CFA).

Les premières réactions officielles

Mardi, le maire de la commune Golfe 5 où devrait se dérouler la débauche a mis en garde les initiateurs. Le maire Kossi Aboka a qualifié l’initiative d’ « événement avilissant de la nature humaine et dépravateur des mœurs ». C’est dans le titre même de la soirée que projettent les organisateurs  que se trouve l’indécence de la manifestation.

Dans le communiqué de la mairie, les promoteurs ou responsables d’hôtels et ceux qui mettent leurs locaux à la disposition de cet événement obscène sont prévenus.

Plus tôt dans la journée, des médias ont alerté sur le caractère fulgurant de ces genres de pratiques. On le sait, les concepts de sexe party se multiplient notamment à Lomé et ses environs. Ils viennent s’ajouter à la prostitution traditionnelle que les Etats ont du mal à jugulé. En décembre 2020, un élu européen était parmi des personnes interpellées lors d’une orgie gay à Bruxelles. De quoi dire que le mal est partout.

Même si le mal court les rues et est depuis des années  Togo pour sa part peut encore le juguler. Pour peur que les pouvoirs publics prennent la mesure de la menace.

Ben Souleyman