Au Kenya, Unhuru Kenyatta qualifie désormais les membres de la cour suprême d’ «escrocs». Et pour cause, l’homme n’a pu au final se contenter de la décision d’invalidation des résultats du scrutin du 08 août dernier, à l’issu duquel la commission électoral le proclamait vainqueur avec 54,27% des voix contre le candidat de l’opposition Raila Odinga.
Pourtant, quelques heures plutôt ce 1er Septembre, le Chef de l’Etat kenyan avait tout simplement manifesté son mécontentement, mais sur un ton diplomatique vis-à-vis de la décision d’annulation des résultats du scrutin en raison d’irrégularités constatées dans la transmission des résultats.
L’homme reviendra quelques heures plus tard contester la décision judiciaire sur un ton menaçant à l’affût d’ «injures» devant des partisans au cours d’un rassemblement spontané à Nairobi. Il estime que les juges par leur décision bafouaient le choix de 15 millions de Kenyans. « Cela ne peut pas durer, et nous nous pencherons sur ce problème, après les élections. Il y a un problème et nous devons le régler », a-t-il déclaré samedi à l’endroit de ses militants, tout en les appelant au calme et à la retenue.
Une attaque contre l’indépendance décisionnelle.
Le discours est dénoncé par les juges qui y voient des menaces voilées. Selon l’Association des Juges et magistrats du Kenya (KMJA), la sortie d’Uhuru Kenyatta viserait à « dénigrer les juges de la Cour Suprême », selon les termes de Bryan Khaemba, secrétaire général de ladite association. Il a ajouté que c’est une «attaque contre l’indépendance décisionnelle ».
Pendant ce temps, Raila Odinga le candidat de l’opposition, réclame le départ des membres de la commission électorale, les qualifiant de «ceux qui ont planifié le vol » de sa victoire dans une sortie dimanche.
On annonce le nouveau scrutin pour le 17 Octobre prochain dans le pays.
Alo Lemou