C’est un plaidoyer de la Conférence des Evêques du Togo en faveur de la libération des personnes interpellées ces derniers temps au Togo pour des raisons sociopolitiques. Préoccupés par ces arrestations, les pasteurs de l’Eglise catholique au Togo appellent à privilégier la cohésion sociale et la paix.
Dans leur plaidoyer, les Evêques du Togo expliquent que ces détentions « créent évidemment, dans les familles et les communautés, la désolation et des rancœurs préjudiciables à la paix et à la cohésion sociale ». Sans entrer dans la polémique, la Conférence des Evêques demande que soit cultivée « la quête permanente de la paix et de la cohabitation pacifique ».
Une vois désormais inaudible ?
Les Evêques espèrent que leur voix soit entendue. Et ils ont des raisons de le préciser. Depuis, le pouvoir de Lomé fait la sourde oreille à tout ce qui vient de la Conférence des Evêques du Togo. Aux temps forts des crises socio-politiques de ces dernières années, notamment depuis 2017, la tension est palpable entre la Conférence des Evêques et les autorités togolaises. Il en résulte une méfiance à tel point que, sur la liste des présumés espionnés dans l’affaire Pegasus, se trouveraient des leaders de l’Eglise catholique locale.
Au Togo, la voix de la Conférence des Evêques semble déranger désormais. Du moins, depuis que les Evêques ne mâchent plus leurs mots, et réagissent plus fréquemment sur la situation sociopolitique du pays.
Dans le cercle du pouvoir, les agacements sont souvent clairement exprimés. Aux lendemains de la publication du plaidoyer des Evêques, Republicoftogo, le site web pro-gouvernemental se demande « que vient faire la Conférence des évêques du Togo (CET) dans des affaires de justice » et ajoute : « le mélange des genres n’est jamais sain ».
Justin AMEDE