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Les femmes vivant avec un handicap ont célébré la journée internationale des droits des femmes en différé, vendredi 15 mars 2024 à Lomé. Elles ont organisé une rencontre d’échanges, de causerie-débat où étaient réunis des femmes de différents secteurs vivant avec un handicap,  les  représentants des ministères, la société civile et les professionnels de médias.

C’est une initiative du Forum International des Femmes Handicapées Émergent en politique en collaboration, avec la Fédération Togolaise et Associations des Personnes Handicapées et l’ONG International Sightsavers.  Cette rencontre est la première du genre pour les femmes Handicapées au Togo, une tribune pour elles de revendiquer le droit à prendre part  à la vie publique et politique du pays.

En effet, 15% de la population  mondiale vit avec un handicap. 80% de cette frange de la population mondiale vit dans les pays en développement, et la moitié sont des femmes handicapées. La situation appelle à un engagement total des personnes en situation de handicap à  la vie publique et politique pour un meilleur développement durable, a souligné Chantal Kouévi, présidente du forum International de la femme handicapée (FIFHEP). «L’engagement des femmes en situation de handicap est un sujet crucial qui mérite une attention particulière. Les personnes handicapées notamment les femmes doivent s’impliquer à tous les niveaux de la société. Cette rencontre vise à promouvoir un dialogue sur la participation citoyenne et politique des femmes handicapées dans toute leur diversité, et à échanger des connaissances, des bonnes pratiques sur les moyens d’accroître leur représentation dans les instances politiques et organisations nationales», a-t-elle expliqué.

Rester actives

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Absentes dans les sphères décisionnelles, aux postes nominatifs et sélectifs, inexistantes dans les partis politiques, les femmes Handicapées sont appelées à un changement de la situation et cela passe par leur implication totale dans ces sphères décisionnelles, a soutenu Akakpo-Numado Gratien, président du Conseil d’administration de la Fédération Togolaise et Associations des Personnes Handicapées (FETAPH). « Les femmes Handicapées ne doivent pas attendre qu’on les implique d’abord, il faut qu’elles avancent  et s’insèrent.  Au niveau pays, il y a la volonté politique, la feuille de route gouvernementale n’exclut pas les personnes handicapées et les ODD viennent renforcer cela. Alors, les braves dames vivant avec un handicap doivent saisir cette opportunité pour se faire entendre, cela passe  aussi par le travail. Elles doivent se faire valoir, et rester présentes et actives dans leurs milieux », a argumenté le président du Conseil d’administration de la FETAPH.

La Ratification du protocole à la charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatifs aux droits des personnes handicapées en Afrique,  c’est le plaidoyer fait au  cours de cette rencontre auprès des  autorités togolaises, d’une part, et des partis politiques, d’autres part, pour revoir ensemble les dispositions pour que la femme handicapée puisse participer à la vie politique du pays. «Nous voudrions que les partis politiques en leur sein revoient les cautions (des élections) encore  à moitié aux femmes handicapées. Il y a aussi les documents, les bâtiments à rendre accessibles aux femmes handicapées », a plaidé Chantal Kouévi, présidente du forum International de la femme handicapée (FIFHEP).

Pour ces acteurs, le handicap ne doit pas constituer une barrière à l’inclusion sociale, tant prôné au Togo.

Sylvie OUEDRAOGO